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Photograph & Artist

ROBERT JASO

 The world has just taken a slap in the face, and the aftermath is still uncertain.
 
I am  a professional photographer who has taken this moment to put down my  cameras and  with all my photographic knowledge, explore a new artistic avenue. The formats of my prints are large, to let them exude emotion: 40x50 cm ,70x100 cm, 120x80 cm and even 240x160 cm, in single or triptych ...
 
A writer friend describes my work as follows:
 
« When you take the time delve into the works of Czech artists, you get a glimpse of ​​the soul of these people. The discerning eye and ear will find this same brutal romanticism, this same unleashed sensuality in Dvorak, Kundera, Saudek or Mucha.
Robert Jaso is Czech. This artistic heritage is part of his DNA.
 
Experiment, invent, destroy and  start over.  At the crossroads of print and Polaroid emulsion, Robert’s technique fuses photographic imprints to paper like strokes on a canvas. His  experimental impulse and meticulousness are palpable, and aim at primal emotion. He aspires to interrogative disorder, one that forces us to look in depth. »
 
Exhibiting Art is not for now, so, while waiting for that moment to come,  
I share it here, virtually with you.


 Lorsque l’on prend le temps de croiser les chemins des artistes tchèques, on sent se dessiner une certaine idée de l’âme de ce peuple. L’œil et l’oreille avertis retrouvent ce même romantisme brutal, cette même sensualité déchainée chez Dvorak, Kundera, Saudek ou Mucha.
Robert Jaso est tchèque.

Ce patrimoine artistique s’inscrit dans son ADN.
         Il est très jeune lorsque ses parents s’installent en France. Rien n’est simple, mais le goût de la liberté galvanise son esprit. Libertaire opportuniste, il s’empare de sa chance avant qu’elle ne se présente. Robert devient mannequin et découvre le monde. Son histoire professionnelle pourrait commencer comme un conte de fée ou règne « luxe, calme et volupté »...
 Mais chaque belle épopée est jalonnée de ratures, de déchirures et de blessures. Il n’en fut pas épargné. Des traces indélébiles qui couleront à jamais dans ses veines.


Corps sujet. Son plus beau profil fut placardé dans les rues du monde entier. Au prix  de la souffrance du regard épineux et des mots acérés
de clients peu respectueux. Mais déjà, il est plus passionné par l’envers du décor et préfère parler focales et lumières que défilés de mode.


Corps apprenti. Il s’enferme dans un studio pendant des années pour apprendre et se perfectionner. Instinctif, créatif, il saute le pas. Et n’hésite jamais à faire ce qu’il sent, hors des dogmes du métier. Son talent fait mouche. Très vite il va photographier les plus grands, pour les plus grands magazines internationaux. Boulimique de travail, il se réinvente à chaque fois. En expérimentant, en explorant. Robert, c’est un corps qui vit de l’enfermement. Du sien et de celui des autres dans un boîtier, enterrant sur du papier glacé une réalité illusoire. Aujourd’hui il se rebelle contre les dictats imposés.

Son ressenti de ses débuts prend métaphore. Il décapite, lacère, éborgne ses armées d’images qu’il a accumulé.
Ne comptez pas sur Robert pour dévoiler sa nouvelle technique. A la croisée de l’estampe et de l’émulsion polaroïd, il fusionne des traces photographiques comme des coups de lames sur une toile. Photo, peinture, sculpture, ses œuvres sont tout cela à la fois. La matière y est palpable, le sujet est recomposé, restructuré. A la première vision chaque tableau semble être un geste spontané, irréfléchi. Pourtant, cet élan expérimental trahit sa minutie et son exigence. Ici, il troque les portraits de ses muses par des visages de poupée de porcelaine. Charnier de figures identiques sans expressions, aux visages blêmes.

Posées sur des yeux ou dans une bouche, sa démarche audacieuse nous renvoie aux rites funéraires romains, grecs et juifs.
 Plus loin, des silhouettes sont recouvertes d’objets hétéroclites: fourchettes, clous, fil barbelés. Les fleurs et les coquillages ne suffisent plus à adoucir la violence de ses images torturées.


Ce cabinet des curiosités met en scène des corps encagés sur du papier photographique.
La technique que s’impose Robert pour imprimer ses oeuvres implique une gestuelle éprouvante. Chaque image est unique et ne peut être reproduite à l’identique. Travail fragmenté, fouillé, détruit, recommencé.


Exploration hasardeuse ou expérience artistique rigoureuse ? Parlons plutôt d’instinct maîtrisé. Un souffle qui nous prend le visage et nous fige. Le travail de Robert vise l’émotion primale, fétichiste. Il ambitionne le trouble interrogatif, celui qui nous oblige à nous poser en face en face, pour regarder en profondeur.
Derrière le filigrane du réel, il y a toujours la vérité.

 


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